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Interview de Nicolas Oternaud ENSAM (Ecole Nationale Supérieure  d’Arts et Métiers) du 21/04/2020 (France)
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Interview de Nicolas Oternaud ENSAM (Ecole Nationale Supérieure d’Arts et Métiers) du 21/04/2020 (France)

08 MAI, 2020

CVA : entreprise agile ou entreprise du futur 4.0 ?

  • ENSAM : Pensez-vous que vos salariés sont heureux au travail ?

Nicolas Oternaud : Difficile de répondre à une telle question sans procéder à un questionnaire. Toutefois, si nous consultons les indicateurs que sont le turn-over (< 1%) et l’absentéisme (<0.5%), ils sont extrêmement bas par rapport aux entreprises de notre profession.

  • ENSAM : Quelles relations recherchez-vous avec vos collaborateurs ?

Nicolas Oternaud : J’attends de mes collaborateurs du bon sens et un état d’esprit « solution oriented » et non pas « problem oriented ». Ma devise dans mes relations avec mes collaborateurs est très simple : « Si vous venez à moi avec un problème, je veux que vous ayez réfléchi à 3 solutions potentielles à ce problème, le tout accompagné de votre avis personnel et d’un raisonnement circonstancié soutenant cette décision.

  • ENSAM : Quel investissement attendez-vous de la part de vos salariés dans votre entreprise ?

Nicolas Oternaud : Là aussi, c’est assez simple, je n’attends pas de mes collaborateurs de répondre à des objectifs de moyens qui pourraient se justifier en temps passé par exemple mais j’attends qu’ils répondent à des objectifs de résultats mesurables et définis conjointement.

  • ENSAM : Comment améliorez-vous le bien être de vos salariés ?

Nicolas Oternaud : Le bien être des salariés est une notion qui est devenue particulièrement individuelle à laquelle on ne peut désormais à mon sens répondre que par des moyens qui prennent en compte le caractère différencié des attentes de chaque collaborateur. A la clef la réponse ne peut qu’être personnalisée. Le seul moyen de capter tous les signaux est de mettre en place un suivi personnalisé de chacun des salariés avec comme outils entretiens réguliers, retours d’expérience, communication spontanée.

  • ENSAM : Êtes-vous prêt à donner plus d’autonomie à vos équipes ?

Nicolas Oternaud : L’accroissement de l’autonomie des équipes est le but de chaque manager qui a compris son rôle de mon point de vue. Donc ma réponse est oui sans hésitation.

  • ENSAM : Auriez-vous confiance en tous vos employés en leur laissant de l’autonomie et des responsabilités ?

Nicolas Oternaud : Ma personnalité exprime plutôt une confiance à priori, mais cette confiance ne doit pas exclure le contrôle et l’évaluation dynamique de la performance (dans le temps)

  • ENSAM : L’agilité permet-elle, selon vous, de satisfaire les individus rejetant la hiérarchisation au sein de l’entreprise ?

Nicolas Oternaud : L’agilité dans l’entreprise n’est pas une « baguette magique » qui permet à mon sens de résoudre le rejet éventuel de la hiérarchie, de l’autorité ou du pouvoir de direction comme le légitime le droit social. Un des moyens permettant de rendre le pouvoir de direction plus pertinent et donc plus accepté repose sur le niveau d’intégrité des managers, leur écoute et enfin leur capacité à arbitrer des décisions portées et suggérées par leurs équipes.

  • ENSAM : L’agilité peut-elle s’implanter dans tous les secteurs d’activité ? Si non, avez- vous des exemples ?

Nicolas Oternaud : Oui sans conteste, partout, par exemple dans la production, mais aussi au sein d’entreprise ou d’organisation de service, comme les services IT et enfin dans les services de développement pour lesquels on continue d’observer une certaine lourdeur due aux procédures de validation peu innovantes et souvent inadaptées

  • ENSAM : Quels freins pourrait-il y avoir pour une entreprise pour passer à l’agilité ?

Nicolas Oternaud : Le frein majeur est la résistance au changement qui est une composante naturelle de l’esprit humain. Alors que chacun sait que par définition rien n’est permanent…

  • ENSAM : Y aurait-il un intérêt à ce fonctionnement dans votre entreprise ?

Nicolas Oternaud : J’ai la prétention de penser que CVA est dans une recherche permanente d’agilité, à tous les niveaux, c’est une démarche qui requiert une communication ciselée et de très bons capteurs des signaux faibles du climat social de l’entreprise.