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Notre première tournée des sites est tombée en plein
dans la contestation de la loi Travail, rapporte l'investisseur,
mais nous avons rencontre des chocolatiers
et des confiseurs souventpiquouzés à leur marque,
longtemps délaissés mais encore hypermotivés. Notre
engagement, sur cinq ans, sept ans ou davantage, c'est
de leur donner les moyens d'innover sur les recettes
pour améliorer les marges, tout en relançant la publicité
pour augmenter les volumes. » La fiche de paie
française ne serait donc pas l'ennemie de l'emploi,
même dans une boîte de près de I 000 salariés. Au
contraire, raconté par le patron de Dodie, le modèle
social français ressemble à un conte de fées à destination
des chefs d'entreprise. « L'ancien propriétaire
américain avait un sous-traitant autrichien qui faisait
mouler ses tétines en Hongrie, se souvient Alain
Boutboul. Quand j'ai racheté, ila cherché à profiter de
la cession pour me pousser à liquider Dodie afin de le
reprendre. D'urgence, il me f allait chercher un autre
fournisseur et je l'ai trouvé en France. » Désormais,
les 3 millions de tétines de silicone sont moulées au
Puy-en-Velay, dans le « deep deep » Massif central,
dans une usine détenue par une société dont le siège
social est en... Suisse. « Pour ce type de production
hyper automatisée, le coût de la main-d'oeuvre d'un
ouvrier ou deux est largement compensé par la souplesse
et la réactivité des équipes françaises, affirme
Guylène Spaziani. Un prix, c'est bien mais, ce qui
compte pour le client, c'est une prestation. » Pour ses
sucettes, Alain Boutboul s'est tourné vers I Allemagne ;
pour les chauffe-biberons l'Asie s'impose en raison
de l'utilisation de composants électriques mais,
pour l'assemblage de ses biberons, Alain Boutboul
a trouvé une solution originale et locale : environ qu'il daigne se libét er de l'obsession du prix unitaire
instantané, note Alain Boutboul, un chefd entreprise
peut ainsi trouver la voie du made in France ».
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